jeudi 31 janvier 2013

Contre la burka, l'érotisme fin (Extraits), Par K.Rabia

Nu, par Mahmoud Seid






















Contre la burka, l’érotisme fin (Extraits), Par K.Rabia

Petits poèmes appelés « landi » que s’échangent les jeunes femmes dans certaines régions afghanes. Un peu comme chez les femmes kurdes, kabyles, sahéliennes et chez bien d'autres, partout, et surtout là où les femmes subissent le dictat des hommes, ces « auteures », essentiellement pashtoumes, se réfugient dans la parole chuchotée. Une sorte de poème en prose inaccessible pour les hommes.

L’originalité de ces « paroles » jamais écrites réside dans la liberté de leurs compositions. Dites généralement en deux lignes : neuf pieds pour la première et treize pour la deuxième.
Sans rimes ni règles académiques définies, elles s’échangent comme des « haïku ». Succinctes et précises, elles se veulent exutoires et cherchent  refuge dans la mémoire de la femme même si leurs principales cibles restent la conscience têtue de l’homme, brutal et méchant.


(1)

Que je sois linceul à mon amant

Ainsi lorsqu’il viendra à mourir

Nous épouserons ensemble les cendres.

(2)

Saute mon amour,

Saute sur mon lit

Et si jamais il se brise

Petit affreux de mon mari

Sera là pour le réparer

(3)

Viens et embrasse-moi

Peu importe s’ils te tuent

Rien n’est plus  beau que de mourir

Pour les beaux yeux des belles femmes

(4)

Si tu somnoles

Tu rentreras bredouille

Moi je guette

Ceux qui pour moi veille toute la nuit.

(5)

Viens que je te touche

Viens que je t’enlace

Je suis la brise nocturne

Qui meurt avant l’aube

(6)

Pose tes  lèvres  sur les miennes

Et laisse libre ma langue :

Elle te racontera l’amour


(7)

Si tu désires la chaleur en mon sein,

Joue ta vie

Celui qui ne pense qu’à sauver sa tête

Récoltera la poussière,

Pas l’amour


Extraits du recueil établi par le poète afghan Seyed Baha Eddine Majrouh.
Traduits de la version arabe par Kader Rabia

2 commentaires:

  1. 248 Amours Maghrébines

    Cueillir sur ta rouge bouche
    Mon nom tout bas prononcé.

    Voler de la pointe de la langue ta salive
    Comme le sang sur une plaie à la pulpe tendre.

    Quel peut être ton regard à mon regard masqué ?
    Tes yeux peut-être clos pour mieux se rappeler
    Et inlassable murmurer mon nom.

    Avec aux lèvres un goût de sable
    Qui nous fait un désert.
    Languissants, suaves, lents et mesurés
    Sont les gestes sages que nous n’osons poser.
    Retenus jusqu’au bout dans l’infranchissable.

    Inconnus l’un de l’autre et pourtant savourés.
    Effleurées à distance les lignes ignorées des corps.
    Se sentir béats du peu de récolté :
    Le parfum d’aube de son air expiré
    L’acidité des lèvres
    Le bleu de mon nom exhalé
    Et ses yeux que je n’ai pu voir.

    ©CeeJay.

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  2. 248 Amours Maghrébines

    Cueillir sur ta rouge bouche
    Mon nom tout bas prononcé.

    Voler de la pointe de la langue ta salive
    Comme le sang sur une plaie à la pulpe tendre.

    Quel peut être ton regard à mon regard masqué ?
    Tes yeux peut-être clos pour mieux se rappeler
    Et inlassable murmurer mon nom.

    Avec aux lèvres un goût de sable
    Qui nous fait un désert.
    Languissants, suaves, lents et mesurés
    Sont les gestes sages que nous n’osons poser.
    Retenus jusqu’au bout dans l’infranchissable.

    Inconnus l’un de l’autre et pourtant savourés.
    Effleurées à distance les lignes ignorées des corps.
    Se sentir béats du peu de récolté :
    Le parfum d’aube de son air expiré
    L’acidité des lèvres
    Le bleu de mon nom exhalé
    Et ses yeux que je n’ai pu voir.

    ©CeeJay.

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